INDICATIONS ET EVIDENCES D'UNE COREGENCE ENTRE AMENHOTEP III ET AMENHOTEP IV DANS LA NECROPOLE THEBAINE |
||||||||||||||||||||||||||||
Por D. Francisco J. Martín Valentín |
||||||||||||||||||||||||||||
Ponencia presentada durante el VII Congreso Internacional de Egiptólogos, | ||||||||||||||||||||||||||||
Cambridge,1995. | ||||||||||||||||||||||||||||
Correo: [email protected] |
||||||||||||||||||||||||||||
Dans
les dernières années, les
spécialistes ont traité la possibilité de l'existence d'une corégence
entre Amenhotep III et son fils Amenhotep IV, sans cependant avoir réglé
cette affaire et beaucoup moins l'avoir résolue, soit en se déclarant
pour ou contre la théorie [1].
Du moment où Pendlebury préconisa l'existence de cette corégence
entre les deux souverains[2]
en s'appuyant sur la première proposition réalisée à cet effet par
Norman de Garis Davies [3], la polémique a été constante, en sorte que nous
pouvons dire que cette question constitue une véritable ligne de
partage qui sépare les spécialistes dans des positions opposées en ce
qui concerne ce sujet. Afin d'appuyer la thèse de l'existence de la corégence,
les chercheurs se sont basés sur des différentes données
archeologiques et des documents dont l'analyse n'a pas lieu maintenant.
Entre eux, on a utilisé pour la première fois, l'analyse des diverses
représentations existentes dans la nécropole thébaine réalisée par
Cyril Aldred[4]
. Cependant, ce ne fut que Claude Vandersleyen qui, grâce à son
remarquable travail Les Deux Jeunesses d'Amenhotep III [5],
recueillit les remarques des données apparues dans certaines
tombes de la nécropole de Thèbes (TT 48, d'Amenemhat-Surero, TT 55, de
Ramose, TT 57, de Khaemhat, TT 107, de Nefersekheru, et la TT 192, de
Kheruef) pour les interpréter toutes ensemble afin d'en obténir des
données qui appuient l'existence de la corégence entre les deux
souverains. Ses réflexions, fondées sur les styles artistiques des
représentations pariétales des monuments datant du premier jubilé
d'Amenhotep III ne s'étaient pas produites précédemment, sauf dans
les travaux de W.Raymond Johnson auxquels le Professeur Vandersleyen
fait allusion dans son article [6]. Le
déroulement des remarques citées plus haut constituira le contenu de
ce travail. Comme on verra plus tard, mes nombreuses visites à la nécropole
thébaine [7]
à la recherche d'élements en concret qui permettent avaliser la thèse
de la corégence ont été fructueuses. La
thèse proposée par moi est celle d'analyser d'une façon interreliée,
les données offertes par la structure architectonique, les décorations
pariétales et, finalement, les documents trouvés dans les tombes et
les biographies de leur proprietaires afin de compléter l'horizon thébain
de la dernière décennie du règne d'Amenhotep III (en recourant, dans
les cas nécessaires, et pour appuyer la thèse de la corégence, à
d'autres restes archéologiques), formuler une hypothèse structurée de
la période thébaine du règne d'Amenhotep IV et, bref, remarquer les
évidences et les indices que ces tombes offrent
pour confirmer ainsi l'existence
de la contestée corégence entre père et fils. [8] Dans
la nécropole thébaine nous connaissons les suivantes tombes privées
datant du règne d' Amenhotep III:
8, 46, 47, 48, 54, 57, 58, 78, 89, 90, 91,
102, 107, 116, 118, 126, 139, 161, 181, 192, 201, 226, 253, 257, 294,
295, 333, 334, 383, 402, A.24 et C.1.
Trente-deux
en tout.
Datant du règne de son fils Amenhotep IV,
et dans le même endroit, on en a trouvé les suivantes:
40, 55, 181, 188 et 192.
Cinq en tout.
Parmi elles, on a choisi les nro. 48, 55, 57 et 192 parce
qu'elles recueillent des mentions directes ou indirectes des deux rois;
possédent des styles décoratifs très similaires, des textes et des
représentations parallels; et parce qu'on a poursuivi la mémoire de
leur maîtres, qui en plus ont participé dans la célébration de, au
moins, un des trois jubilés d'Amenhotep III. TT
nº 48.- Tombe d'Amenemhat, dit Surero
[9] La
tombe est située dans le secteur de Khokha. Elle fut creusée en
1914-1915 par Davies pour le Metropolitan Museum de New York, quoique précédemment
elle fut partiellement investiguée par Weigall. Pendant son travail,
Davies vérifia quelques questions d'interêt [10] que nous examinerons ensuite. D'abord, il faut
souligner la découverte de
" Une délicate tête royale en granite noire, maltraitée mais
encore digne, avait été jetée dans une fosse d'ordures (Pl. LXIV c,d).
Je
l'attribue provisoirement à Thotmes
IV".[11].
Évidemment, nous ne sommes pas d'accord avec l'attribution à Thutmosis
IV du fragment du buste royal auquel on fait allusion. Nous
serions plutôt portés à y reconnaître une oeuvre de la précoce
iconographie d'Amenhotep IV.[12] Davies
remarque plus loin, "Parmi
les cadeaux royaux il y avait une amulette en verre bleu, possiblement
avec le nom d' Amenophis IV"
[13] Le
propriétaire de la tombe D'après
Säve-Söderbergh, Surero
vécut sous le règne d'Amenhotep III, le seul roi cité dans les
inscriptions de la tombe, n'ayant pas du fondement pour appuyer la thèse
qui soutient qu'il vécut
sous le règne d'Amenhotep IV. [14]
Cependant, il mentionne la thèse de L. Borchardt, en Allerhand Kleinigheiten [15],
d'après laquelle, la tombe recueille entre ses reliefs, une représentation
(Pl. XXXVII) dans la procession de statues de la première salle, d'une
statue "insérée postérieurement" dans le sujet décoratif
original, qui pourrait représenter Amenhotep IV [16].
Le
père de Surero fut Surveillant des troupeaux d'Amon, dit Itet-Taui, et
la mère fut une Concubine Royale (hkrt nswt)
dite Mut-Tuy.[17] La
position de Surero dans la Cour fut très importante. En fait, on croit
que ce fut à cause du rôle joué par sa mère, étant donné que le père
occupait un charge d'importance secondaire. Son
frère Setau fut le 2ème prophète de Neith. Surero, au contraire, même
s'il porta divers titres et charges [18],
est surtout connu comme le "Chef Scribe" et "Grand
Majordome Royal". Le premier de ces titres est celui qui apparaît
dans les textes de Malkata, qui montrent la célébration du jubilé de
l'an 30 d'Amenhotep III [19],
ce qui d'autre part démontre sa présence dans cette célébration. Surero
jouit de la confiance d'Amenhotep III jusqu'à ce qu'il tomba en disgrâce,
vers la fin du règne de ce monarque, ayant été remplacé dans ses
fonctions par Amenofis, "Majordome Royal" à Menfis [20],
un personnage qui avait des bonnes relations avec le Vizir du Sud, Ramosé,
Maître de la TT 55 [21] La
décoration Dans
le hall, on peut trouver entre d'autres représentations le dit "Lieu
de l'Audience" (Pl. XXX). Ce document est, possiblement, la spéciale
clef d'union entre les monuments traités dans ce travail. Ils
contiennent tous la représentation d'un pharaon coiffé de la couronne
Kheperesh, assis dans un trône avec les sceptres heka et nehaha, sous
une espèce de baldaquin dans un kiosque, sur une frise de cobras, avec
les neuf arcs sur la base de la représentation, dans la partie inférieure
de la scène. Le dieu bon dans sa plus grande gloire et splendeur, sans
doute représenté au moment de recevoir l'hommage de ses courtisans les
plus fidèles, lors de la célébration du premier jubilé de l'an 30 de
son règne. En
face du souverain, montant par un gradin de deux marches, Surero agite
le flabellum sur le roi et lui offre des colliers et plusieures oeuvres
d'art "réalisées conformément aux ordres de Sa Majesté". Voici
le texte de l'inscription de la présentation de cadeaux (Pl. XXXVI).
Urk. IV, 1906, 18 et 1907, 1-6. "1.
Des oeuvres réalisées et placées devant le roi pour être vues par le
dieu bon. 2.
Des travaux parfaits comme Sa Majesté a ordonné et désiré de faire.
Maintenant, le Maître des Deux Terres se
complait dans l'execution de grands et magnifiques monuments. 3.
La maison de Sa Majesté décorée avec electrum et toute sorte de
poterie sans limite, étant plus nombreux de ce qu'on avait consigné
dans les écrits.... 4.... colliers .... par le noble prince ...."[22] Cette
scène a été incorrectement interpretée par Säve-Söderbergh, qui
pense que ce qu'on y voit est la représentation de "Les présents
du nouvel an" [23]
. Cependant, il y a une
grande ressemblance avec la représentation du même motif avec une
inscription identique dans la TT 192 qui, sans doute, représente la présentation
de cadeaux au roi lors de son Jubilé
(probablement le premier, malgré la date de l'an 37 qui apparaît dans
l'inscription qui suit la représentation citée.[24] Parmi
les scènes qui décorent la tombe, à part celle qu'on a déjà examiné,
il faut signaler, comme on a dit précédemment, la représentation
d'une procession de statues traînées par un groupe d'hommes (Pl. XXXVII
et XXXVIII). L'opération est dirigée par un officier qui peut être
Surero (étant donné l'énorme ravage souffert par l'image comme conséquence
de la poursuite à l 'époque d'Akhenaten).[25] La
première statue représente Amenhotep III et, derrière elle, il y a
deux statues de reine, une plus petite que l'autre. La dernière statue
dans la première partie de la procession représente "un
personnage royal" debout sur un nubien couché, proportionnelle à
la dernière statue de reine citée plus haut . Ce qui est vraiment
bizarre dans la représentation du personnage royal masculin, c'est
qu'il apparaît comme une addition postérieure au dessin original de la
procession, étant donné que le profil de sa figure est superposé
d'une façon dérangée sur le reste des images qui l'entourent. [26]
Il y a un parallèle de représentation de deux personnages royaux de
différentes dimensions, comme dans le cas que nous sommes en train d'étudier,
qui a été interprété comme les effigies d'Amenhotep III, suivi par
Amenhotep IV, tous les deux avec les attributs royaux.[27] Säve-Söderbergh,
après avoir réfuté la thèse
de Borchardt à l'appui d'une interprétation comme celle que nous avons
déjà exposée, conclut, sans emettre un raisonnement solide, que "
Quoi qu'il en soit, nous n'avons pas de raisons pour l'interpréter
comme l'évidence de la contestée corégence entre Amenophis III et
Amenophis IV, car ça n'a rien à voir avec le problème."[28].
Nous pensons, au contraire, qu'on peut et on doit interpréter cette scène
comme l'évidence d'une représentation des effigies des deux monarques
dans l'exercice mixte de la royauté, ayant ainsi ajouté
l'effigie d'Amenhotep IV après avoir réalisé le dessin original de la décoration de la tombe. La
tombe de Surero fut détruite quand il tomba en disgrâce à l'époque
d'Amenhotep III, mais même si cela est probable, ça ne justifie pas du
tout la conclusion sur le fait que les attaques à la tombe n'ont pas pu
être réalisés par les adeptes d'Aten, comme S. Söderbergh
veut nous faire croire pour
délégitimer encore une fois la thèse de la corégence.[29] Justement,
l'existence de la corégence justifierait la poursuite de la mémoire
des fonctionnaires qui participèrent dans la célébration du Jubilé
de l'an 30 d'Amenhotep III, ayant effectué
cette poursuite après la citée célébration, probablement après l'an
5 d'Amenhotep IV.[30] TT
nº 55.- Tombe de Ramosé [31] Cette
tombe constitue un des exemples les plus connus de l'art final de la
XVIIIe dynastie. Elle
fut découverte en 1879 par Villiers Stuart , dont elle prit le nom [32].
Elle fut magnifiquement restaurée par Sir Robert Mond, aux frais du
Metropolitan Museum de New York. La publication de la tombe fut réalisée
par Norman de Garis Davies aux frais de l' Egypt Exploration
Society [33]. La
tombe se trouve à mi-chemin entre le Ramesseum et la grande enceinte
des tombeaux de Gurnah. Le
propriétaire de la tombe. Ramosé
vécut pendant la dernière partie du règne d' Amenhotep III et le
commencement du règne d' Amenhotep IV.[34]
Ses
parents furent Neby, qui occupa des postes d'importance rattachés avec
les bétails d'Amon et les greniers royaux, et Ipuia, dont on connaît
le titre de "ornement de Hathor". Probablement, tous
les deux provenaient du Nord. On ne sait pas s'il
eut des enfants, et sa femme, Meri(t) Ptah, avait le titre de
"Concubine Royale" (hkrt nswt)[35].
Ramosé était apparenté [36]
à Amenhotep "Le Grand Majordome Royal de Menphis", qui remplaça
Surero dans l'exercice de son charge quand celui-ci
tomba en disgrâce. Il
fut aussi apparenté à Amenhotep, fils de Hapu, qui provenait aussi du
Nord (de la ville d' Athribis dans le Delta) [37]. Nous
ne savons pas beaucoup sur la carrière
administrative de Ramosé à part
l'énumération de ses titres [38].
Cependant, les plus remarquables peuvent être "Vizir", "Maire
de Thèbes", "Dépositaire du Sceau
du Roi du Nord", "Chef des Oeuvres des Grands Monuments",
"Supérieur des divins prophètes de la Haute et Basse Egypte".
Nous ne savons pas quand il exerça ces charges, ou si quelqu'un,
ou même tous, lui furent décernés quand il était Vizir du Sud.
Ce que ces titres indiquent était la préeminente situation de Ramosé
dans la cour de Amenhotep III. Afin
de déterminer la date dans laquelle Ramosé exerça le charge de Vizir
du Sud, il faut considérer que, apparement, il succéda à Ptahmose[39],
Grand Prêtre d'Amon, qui, comme nous savons bien, avait le Vizirat du
Sud avant l'an 30 d'Amenhotep III. Il est très probable que, vers l'an
28 d'Amenhotep III, Ptahmose eût laissé son charge pour y laisser
entrer un autre homme plus approprié aux besoins de ces temps: Ramosé.
Comme Davies indique, probablement la construction de la tombe commença
" quand Ramosé arriva au Vizirat, dans le dernier ou derniers
ans du règne, une date dans laquelle Amenofis IV était possiblement
associé à son père comme corégent" [40] Ramosé
collabora très activement dans les célébrations du prémier Jubilé
d'Amenhotep III en l'an 30, car nous savons qu'il offre au roi des
chopes pour cette fête[41].
Apparemment, d'après Aldred[42],
il participa dans l'inauguration du Temple de Soleb, consacré à sa
propre déification par Amenhotep III. Nous n'avons aucun document rélatif
à Ramosé postérieur à l'an 30. Cependant,
nous savons qu'en l'an 31, il exerça son charge comme Vizir, Amenhotep [43]
.On peut déduire sa mort et son effondrement à partir de l'êtat d'exécution
partielle du projet décoratif que nous analyserons ensuite.[44] La
décoration Les
murs Sud, Est et Ouest de la salle principale sont décorés, ainsi que
les linteaux et les jambes d'entrée, et
ceux d'accès à la soi-disant "chambre intérieure",
tandis que le mur nord n'est pas décoré. Dans
le mur Sud il faut souligner le motif de la procession funéraire et
l'enterrement qui se déroule en direction est-ouest, une réproduction
très évidente du rituel funéraire pour toute l'éternité. Au bout du
registre supérieur des deux où l'on développe les motifs de ce mur,
il y a une curieuse représentation des quattre Chefs des
Prophètes d'Amon, parmi lesquels on trouve à la fin, détaché
du reste, le Quatrième Prophète d'Amon, Sa-Mut (s3 Mwt)[45]. On spécule sur la possibilité que Sa-Mut soit
parent de Ramosé ou, alternativement, de Yuya, le père de la reine Tiy.
[46]
En l'an 30 d'Amenhotep III, Sa-Mut était le quatrième Prophète d'Amon,
en devenant Deuxième Prophète d'Amon en l'an 34, dans le deuxième
Jubilé d'Amenhotep III. Sous
le règne d'Akhenaten (après l'an 6), il renonça à
ses charges sacerdotaux dans le clergé d'Amon. Aldred
pense [47]
que ce personnage fut le directeur de la construction de la tombe et
qu'il ne put pas la finir, car Ramosé mourut en l'an 30/31 du règne
d'Amenhotep III. Si l'on calcule que la construction
put durer environ deux ans et que les oeuvres commencèrent lors
de la nomination de Ramosé comme
Vizir du Sud, on pourrait dater cet événement en l'an 28 d'Amenhotep
III. Cette réflexion est très importante si nous considérons la présence
des représentations d'Amenhotep IV dans le mur ouest de la tombe. Cela
veut dire que, dans un délai de deux ans (à partir de l'an 28
d'Amenhotep III) et sans être encore mort le roi, Amenhotep IV était
aussi intronisé. Voilà pourquoi l'évidence d'une corégence est très
claire à partir de cette donnée.[48] Dans
le mur Est il faut souligner la scène des chanteurs masculins entonnant
un hymne d'offrande pour Amenhotep III, dont le texte [49]
signale l'évidence philologique qui montre qu'il s'adresse au roi,
encore vivant, pour lui garantir "l'éternité". L'inscription
complète est la suivante:
Urk. IV, 1778, 8-9 "Il
fait que Neb Maet Re, doué de vie, perdure. Il fait son temps de vie
pour l'unir à l'éternité et ses ans (de vie) pour les unir à des
cents de milles (ans de vie)." La
fête dans la maison de l'éternité se déroule dans deux registres.
L'inférieur représente, à gauche du spectateur, et en premier lieu,
un certain Keshy "Chef des Chasseurs d'Amon", près de lui, il
y a un personnage sans nom, et devant les deux, on a représenté un
officier de cavalerie appelé Maya, près de son épouse Ur-el. Devant
ceux-ci, il y a les parents de Ramosé, d'abord la mère Ipuia,
et après Neby, le père. Le
couple suivant est composé par Amenhotep (cousin germain ou demi-frère
de Ramosé), et son épouse May. Amenhotep était un des fonctionnaires
les plus importants dans la cour d'Amenhotep III. Il est représenté
portant le sceptre de commande hrp
et l'or de la récompense sous la forme d'une double rangée de colliers
shebyu autour du cou[50].
Le registre supérieur du banquet funéraire inclut
la représentation des invités devant le défunt, son épouse et
ses parents. Sous la chaise de Ramosé, on peut voir le profil détruit
d'une oie qui a été objet de poursuite, car ce palmipède était une
des représentations zoomorphiques du dieu Amon. Ce registre supérieur
a conservé une image très intéressante d'un autre personnage à celle
époque. Il s'agit d'Amenhotep fils de Hapu, qui
joua un rôle vraiment important dans le règne d'Amenhotep III.
L'inscription en fait une spéciale allusion "Son frère (?), [51] le noble prince, premier ami parmi les amis, grand devant les ........................ Administrateur du Sud et du Nord, Gouvernant des recrues, Amenhotep Justifié dans la nécropole[52]. La décoration de cette partie de la tombe reste, donc, fixée sans trop de doutes, dans la période de l'an 30/31 d'Amenhotep III (car nous savons que Amenhotep, fils de Hapu était décédé et grâce à la stèle B.M.138 nous connaissons que cela arriva avant l'an 31[53]). Par conséquent, et étant donné que Ramosé disparut après l'an 30 (son dernier document daté est à l'occasion du premier Jubilé du roi[54]), il est évident que les scènes de la tombe que nous analyserons plus tard, et qui représentent Amenhotep IV en qualité de roi intronisé, ne purent pas se faire neuf ans plus tard (ce qui est la période de temps nécessaire pour que le règne d'Amenhotep III finisse et son fils monte sur le trône après la mort du père), mais dans l'an 30/31 d'Amenhotep III, puisque ces scènes sont inachevées. Cela implique forcément l'admission de la corégence entre les deux monarques, ou tout autrement, l'inévitable raccourcissement du règne d'Amenhotep III contre n'importe quelle évidence archéologique[55] Nous
examinerons ensuite les données qui nous intéressent pour ce travail,
lesquelles demeurent dans le mur Ouest de la Salle. A l'extrême sud du
mur, il y a une scène où quattre figures inachevées de Ramosé (une
sorte de représentation en mouvement) offrent des bouquets de fleurs (symbole
de la triade thèbaine) au roi Amenhotep IV, assis dans son trône sous
baldaquin, dans un kiosque et avec la représentation des neuf arcs dans
sa base[56].Derrière
le monarque, la déesse Maat lui assure une durée infinite. On nous
offre encore la représentation du "Lieu de l'Audience", que
nous voyions en examinant la décoration de la tombe d'Amenemhat Surero
(TT48) [57],
mais dans cette occasion, le nom du monarque représenté est celui
d'Amenhotep IV. Le style de l'image, l'iconographie utilisée, la
technique, sont exactement les mêmes que ceux des images identiques des
TT 48, 57 et 192. On dirait qu'on contemple le roi Amenhotep III que
nous voyons dans ces tombes lors de la "Grande Audience"
offerte à ses courtisans en l'an 30, pendant la célébration de son
premier Jubilé Nous
sommes tentés à penser qu' au début, on aurait pu concevoir cette
représentation pour montrer le père dans sa fête jubilaire mais, par
des raisons que nous ne connaissons pas, on a fini par montrer le fils
couronné et régnant. En tout cas, d'après ce que nous avons dit ci-dessus,
nous devons dater cette image autour de l'an 30/31 d'Amenhotep III. Il
y apparaît encore une fois, l'indication de la corégence comme
une explication cohérente pour admettre l'existence de cette étrange
image du jeune roi si nous considérons les rares parallèles de cette
iconographie que nous connaissons dans le règne d'Amenhotep IV.[58] La
décoration nous donne encore des informations. Après cette représentation,
elle s'oeuvre dans le mur la porte qui donne accès à une chambre intérieure
anépigraphique. Dans le linteau, on voit le défunt en adorant deux des
noms d'un pharaon (ou peut-être de deux pharaons). Il
s'agit des noms de Horus nub et Nebty, séparés par le disque solaire.
La scène se revient aux deux côtés du disque. Étant donné l'êtat
de destruction de la scène, on ne peut pas savoir avec certitude s'il
s'agit des noms d'Amenhotep III et de son fils, ou seulement de l'un
d'entre eux[59] Cette décoration fut la dernière dans la salle réalisée dans le style classique qui prédomine dans le règne d'Amenhotep III. De l'autre côté de la porte, on voit la rupture sylistique, et il apparaît un nouvel événement historique: Amenhotep IV dans la fenêtre des apparitions du Gemet Pa Iten de Karnak avec Nefertity et le disque solaire avec les rayons terminés en des mains[60]; les deux sont représentés dans le style nouveau qui sera caractéristique du mond d' Amarna. Probablement, par les raisons expliquées ci-dessus, on a dû sculpter et dessiner ces scènes à la fin de l'an 30 d'Amenhotep III mais, ce qu'elles nous montrent est probablement une partie de la célébration du Jubilé à Aten célébré par Amenhotep IV en l'an 2/3 de son règne[61]. De cette façon, nous pouvons trouver la première coïncidence documentaire des dates équivalentes pour les deux règnes: Le premier Jubilé d'Amenhotep III (l'an de son règne) correspond avec le Jubilé d'Aten en Karnak (an 2/3 d'Amenhotep IV) TT
nº 57.- Tombe de Khaemhat[62] dit
Mahu. La
tombe est située dans la nécropole de Sheikh Abd el Gurnah, très près
de celle de Ramosé. Elle fut découverte par Lloyd en 1842, et
Victor Loret et Robert Mond y travaillèrent en l'an 1903. Le
Propriétaire de la tombe. Khaemhat
vécut sous le règne d'Amenhotep III et exerça les charges de "Scribe
Royal" et "Contrôleur des Greniers de l'Haute et Basse Egypte".
Son
père fut le "Contrôleur des maisons de l'Or et de l'Argent"
et il s'appela Imhotep, tandis que sa mère s'appela Tiy. L'épouse de
Khaemhat s'appelait aussi Tiy Ce
personnage n'occupait pas le premier niveau hiérarchique du reste des
courtisans dont les tombes sont objet de cet étude (malgré
l'importance du charge qu'il exerçait), et en fait, on remarque une inférieure
qualité dans la supérieure
catégorie de la décoration des tombes de cette période, due sans
doute au différent niveau de nôtre homme dans la cour. On peut se
demander si le souvenir de Khaemhat fut vraiment pursuivi, quoique la
tombe présente des signes
de destruction des reliefs et des inscriptions. Il participa dans les
trois fêtes jubilaires d'Amenhotep III, car on a trouvé à Malkata des
sceaux de jarres avec ses titres et son nom rapportés aux ans 34 et 36[63],
tandis que pour la célébration de l'an 30 nous disposons de
l'inscription de la scène de récompense des fonctionnaires[64].
Il joua le rôle de "Prêtre de Anubis" dans les dramatisations des festivals Sed du roi. Probablement,
il fut écarté de ses fonctions après le Heb Sed de l'an 37
d'Amenhotep III, car après cette date, nous ne connaissons pas de
documents rapportés à notre personnage. La
décoration La
tombe a toutes les caractéristiques stylistiques des autres tombes étudiées
plus haut. Sûrement,
elle dût faire partie du programme constructif
d'Amenhotep III lors de ses fêtes jubilaires. Du point de vue de
cet étude, il faut souligner les représentations de la présentation
des récoltes et [65]
des bétails à Amenhotep III, et la récompense aux fonctionnaires [66],
qui dissent le suivant: Urk.
IV, 1841, 6-16 "L'apparition
du Roi sur le Grand Trône pour recevoir les rapports de la récolte de
l'Haute et Basse Egypte. En
communiquant le rapport de la récolte de l'Ahute et Basse Egypte en présence
du Roi avec la perception
des impôts de la Crue du Nil pour la première Fête Sed de sa Majesté
par les Majordomes des propriétés du Pharaon, Vie, Santé et Force,
avec les directeurs de l'Haute et Basse Egypte, en commençant par ce
pays de Kush jusqu'à les lointaines frontières de Naharin. Total
perçu: des millions, des cents de milles, des dizaines de milles,
des milles et des cents". Urk.
1842, 1-6. "L'apparition
du Roi sur le Grand Trône pour récompenser les Administrateurs de
l'Haute et Basse Egypte." "La
récompense des majordomes des propriétés du Pharaon, Vie, Santé et
Force, avec les administrateurs de l'Haute et Basse Egypte après que le
Contrôleur des Greniers ait dit qu'ils avaient produit un excédent
dans leur récolte de l'an 30". Encore
une fois, nous sommes en présence du célébre "Lieu de l'Audience"
que nous avons déjà vu représenté dans les tombes examinées précédemment.
Le roi apparaît coiffé de la couronne Kheperesh, assis sur un trône,
avec les sceptres heka et nehaha dans les mains, sous une sorte de
baldaquin dans un kiosque avec un frise de cobras et les Neuf Arcs à la
base de la scène. Tant
le style artistique des reliefs que les motifs représentés dans la
tombe confirment l'appartenance du monument au même moment historique
que les autres tombes déjà vues. Il y est présent le Jubilé de l'an
30, et dans cet événement participa
Khaemhat, qui nous racconte la partie de la cérémonie qui lui concerne
dans le "Lieu de l'Audience". Khaemhat
ne suit pas Akhenaten à El Amarna. Il participa dans les trois Jubilés
du Roi et après l'an 37, on ne sait plus rien de lui. Dans sa tombe, il
y a des signes de poursuite dans certaines scènes et dans les noms des
dieux. Par
conséquent, si nous mettons en rapport ce monument avec les données
qu'on nous a offertes, par exemple, celle de Ramosé, nous pouvons établir
que Khaemhat souffrit la même
sorte que le reste des courtisans qui participèrent dans la célébration
des Jubilés d'Amenhotep III; le retrait de ses charges, sa déchéance
et la poursuite de sa mémoire dans son monument funéraire. En
conséquence, nous pourrions parfaitement apliquer à ce monument toutes
les considérations que nous avons mentionnées précédemment
et, si nous le
mettons dans le même contexte des autres monuments, on pourrait
confirmer qu'il fut décoré par la même école ortodoxe qui participa
dans la décoration des autres monuments parallèles étudiés jusqu'à
présent. TT
nº 192
Kheruef dit Senaa.[67] La
tombe de Kheruef, située dans les vallées de l'Assassif, au sud de
Dra-Abul-Naga, est un des monuments les plus célébres de l'époque
dont nous parlons, et dont l'analyse détaillée nous permet d'élaborer
des conclusións intéressantes dans cette matière. Notre monument fut
l'objet d'une soigneuse publication par l'Epigraphic Survey en coopération
avec l'Organisation of Egyptian Antiquities, quoiqu'on peut considérer
les travaux précédents de Ahmed Fakhry et Labib Habachi comme les
rapports préliminaires d'une oeuvre tellement magnifique. Le
Propriétaire de la Tombe D'après
ce que Labib Habachi déduit, Kheruef "était un officier qui
avait la confiance d'une très personelle relation avec le Roi".
[68]Cette
circonstance rattache notre personnage avec ceux que nous avons cité
plus haut, dont les mémoires et les monuments ont été abîmés dans
le contexte de la crise historique et institutionnelle qui eut lieu à
la fin du règne d'Amenhotep III. Ils
furent tous des officiers de haut rang, qui eurent des étroites
relations avec leur seigneur le pharaon et qui furent objet de poursuite
dans les mêmes dates par les adeptes d'Akhenaten. Cette tombe est
inachevée et on y a détruit les effigies et le nom du maître. Tout
cela fait penser, comme l'on verra plus tard, que Kheruef fut victime
d'une déchéance subite qui lui ôta ses titres et ses charges dans la
cour et même sa demeure dans l'éternité.
Nous connaissons Kheruef non seulement par sa tombe, mais par une
série de restes archéologiques [69]
qui nous renseignent sur sa carrière administrative et son poste
privilegié dans la cour d'Amenhotep III. Étant donnée son apparente dévotion
au dieu Thot d'Hermopolis, demontrée dans son statue de Berlin nº
2293, consacrée à cette divinité, sa lieu de naissance aurait pu être
la Moyenne Egypte. Son
père appelé Siked, fut "Scribe de l'armée du Seigneur des Deux
Terres" et sa mère, Ruiu, exerçait les charges de "Concubine
Royale", "Musique de Isis, Mère Divine", et "Chanteuse
d'Amon". Nous connaissons aussi, par sa représentation dans la
tombe, une soeur de Kheruef appelée Henutnefert, aussi "Chanteuse
d'Amon". Il n'y a aucune évidence documentée qui nous indique que
notre homme eût une épouse
officielle[70]. Nous
savons qu'entre ses titres honorifiques, il portait celui de iry p' t
et h3ti' (Noble
et prince héréditaire). Il porta aussi des titres honorifiques
relatifs à son intime relation avec la Maison Royale, comme par exemple,
w' tp
n ist
pr nswt "Celui
(qui est) important dans la Maison du Roi". Parmi
ses titres de fonction on trouve, comme les plus remarquables, whm
nswt tpy "Premier
Héraut Royal", et par dessus tous, dans son plus spécial sens, imy.r
pr n hmt nswt wrt ty "Majordome de la Grande Épouse Royale Tiy",
rattaché à un autre que L. Habachi considérait indépendant, imy.r
pr n hmt nswt
wrt n
pr 'Imn "Majordome de la Grande Épouse Royale dans le
domaine d'Amon". Il exerça aussi des charges très spéciaux de sms
nswt n
hb sd "Serviteur du Roi dans le Heb Sed" et hrp
'h n
i3t hb sd "Gouvernant
du Château dans la célébration du Heb Sed"[71]. Il
participa dans les trois Jubilés d'Amenhotep III, d'après ce que nous
indiquent les inscriptions de la tombe (dans les ans 30 et 37) et les
sceaux de la jarre trouvées à Malkata pour le premier et deuxième
Jubilés (ans 30 et 34).[72].
D'ailleurs, la mère de Kheruef porta le titre de "Concubine Royale"
[73]
comme celle de Amenemhat Surero, ce qui sans doute eut beaucoup
d'influence sur le niveau
qu'elle atteignit dans la cour et ses étroites relations avec la maison
royale. Vers
l'an 12 d'Akhenaten, Kheruef
a un substitut accrédité en Akhetaten, qui porte le même titre de
"Majordome des domaines de la reine Tiy". Il s'agit de Huya. La
Décoration Charles
F. Nims décrit dans la publication du monument, sa théorie à propos
de l'évolution des oeuvres de fouille de l'hypogée et sa décoration[74].Il
emet aussi sa thèse sur l'existence d'une longue corégence
sur la base de l'analyse du stade d'execution de ces oeuvres, en
décidant que "il est impossible y trouver tous les arguments
pour ou contre une longue corégence".[75]
D'après cette affirmation, il paraît que Nims confirme l'existence
dans le monument de certaines données archéologiques inéluctables qui
empéchent de nier l'existence de la corégence. Cependant, il ne
qualifie non plus les citées données comme des épreuves définitives
de son existence. Une
analyse detaillée de certaines caractéristiques de l'êtat décoratif
de la tombe, de même que des représentations et leurs styles, nous
permettra de faire pencher la balance vers la thèse de la longue corégence. Tout
d'abord, nous savons que le mur ouest de la cour recueille dans les
parties sud et nord respectivement, trois dates concrètes qui font
allusion au premier et troisième Jubilés d'Amenhotep III. Ces sont le
jour 27 du deuxième mois de Shemu (troisième saison), de l'an 30[76];
le troisième mois de la troisième saison du même an 30[77]
et l'an 37 [78], tous eux d'Amenhotep III. Nims indique [79]
que les représentations concernantes le Jubilé de l'an 37 avaient été
partiellement peintes, couronnement final de toute décoration, en
donnant l'impression qu'on y arrêta
les oeuvres de la tombe, car celle-ci est inachevée. D'autre
part, des scènes recueillies dans la tombe nous permettent établir une
autre donnée chronologique approximative. Il s'agit des reliefs qui
représentent Amenhotep IV et Tiy, dans le linteau extérieur et dans le
mur intérieur sud du couloir d'entrée dans la cour[80],
et dans le linteau extérieur du portique d'entrée dans la Première
Salle à Colonnes [81]. On y représenta Amenhotep IV dans un style ortodoxe,
comme roi couronné. Nous devons, donc, convenir qu'on devrait dater ces
représentations dans une période à determiner entre les ans 1 et 5 du
jeune pharaon[82].
En plus, l'absence de la reine Nefertity dans ces représentations nous
fait penser qu'il faudrait dater ces images du jeune roi en les premiers
moments de son intronisation.[83]
Cela nous indique qu'on aurait commencé l'execution du plan décoratif
de la tombe dans son axe
est-ouest[84]
et que l'on aurait achevée avant l'an 5 d'Amenhotep IV (très
probablement pendant l'an 1/2 de son règne). On
put commencer la décoration des parois du mur ouest (dans l'axe nord-sud
de la tombe) immédiatement après ce moment, ou en même temps, si,
comme nous croyons, on admet l'hypothèse que deux équipes différents
de sculpteurs et de peintres travaillèrent
dans la tombe. D'après
les opinions contraires à la corégence, on pourrait conclure que la
construction de la tombe put se réaliser dans un délai non supérieur
à trois ans, à partir l'intronisation d'Amenhotep IV. Après la mort
d'Amenhotep III, Kheruef aurait dédié une partie des représentations
de la tombe, pour y faire apparaître le nouveau roi et sa mère en
adorant Amenhotep III, déifié (après sa mort), étant donc les représentations
des Jubilés, des remémorations des événements du temps passé. Cette
thèse est cependant inadmissible. Tout d'abord parce qu'elle
supposerait prolonger la vie de la reine Tiy environ douze ans après
l'an 38/39 d'Amenhotep III (car nous savons qu'elle est présente dans
la Grande Réception des Ambassadeurs à Amarna pendant l'an 12
d'Akhenaten) et nous sommes tous d'accord que cela n'est pas possible[85]
; puis, parce que les représentations d'Amenhotep IV dans la TT nº 55, examinées plus haut, datent de l'an 30/31 d'Amenhotep III et
il y apparaît déjà la reine Nefertity dans le nouveau style hétérodoxe
qui annonce la typique plastique de El Amarna. Nous
croyons, donc, que nous sommes en présence d'une nouvelle évidence de
la corégence entre les deux pharaons. D'après cette thèorie, les
oeuvres commencèrent en l'an 1 d'Amenhotep IV, coïncidant avec l'an 28
d'Amenhotep III. Il paraît que, d'après les données fournies par les
tombes que nous avons examiné dans ce travail lors de la prochaine célébration
du premier Jubilé d'Amenhotep III, on aurait décreté la concession de
"demeures d'éternité" à plusieurs
courtisans directement attachés à la famille royale. Cette
distinction deviendrait publique pendant la célébration de
l'intronisation du jeune Amenhotep IV, corégent. Cela fait coïncider
parfaitement l'an 28 d'Amenhotep III avec l'an I d'Amenhotep IV. Deux
ans plus tard, (délai approximatif pour achever le procès constructif
des tombes de ces caractéristiques), nous serions dans l'an 30
d'Amenhotep III, coïncidant avec l'an 2 d'Amenhotep IV, des dates
respectives pour chaque règne de la célébration du premier Jubilé
d'Amenhotep III et celle du Jubilé d'Aten à Karnak. Une
autre information à considérer nous montre que toutes les divinités
représentées dans la tombe de Kheruef ont une nature solaire très définie:
Re, Re-Horakhty, Maat, Atum, Hathor et Sokar. De cette façon, on peut
aussi confirmer la présence du courant religieux
(qui n'exclut pas d'autres dieux) de nature solaire, spécialement
en plein essor durant la dernière décennie du règne d'Amenhotep III
et les cinq premiers ans d'Amenhotep IV. Cependant, et comme indice de
la corégence, nous devons signaler notre croyance dans l'existence
d'une espèce d'accord ou concordat entre les forces qui protégeaient
vigoureusement les courants réligieux solaires et ceux qui défendaient
la suprématie du dieu dinastique thébain Amon (déjà solairisé comme
Amon-Re). Le
document en question, qui fut objet d'une naturelle poursuite à l'époque
d'Akhenaten jusqu'à ce qu'on n'en laissa presque rien, fut
magnifiquement reconstituit dans la publication de la tombe par l'équipe
de l'Epigraphic Survey. Il est situé dans la partie supérieure du mur
intérieur sud du couloir d'entrée dans la cour [86].
Il fait partie d'une scène divisée en deux tableaux: à droite du
spectateur, Amenhotep IV fait une libation et offre des lotus à
Amenhotep III, coiffé de la couronne du dieu Sokar, et à la reine Tiy.
À gauche, Amenhotep IV fait une cérémonie d'adoration et offrandes
devant un quadrant qui contient un texte acrostiche dont le contenu (complètement
ravagé par les adeptes d 'Akhenaten, et reconstituit comme nous avons déjà
dit) a un intérêt et significat très spéciaux. Dans ce texte
acrostiche, qui évidemment peut être lu indistinctèment de gauche à
droite ou de haut en bas, on melange et entrecroise dans un ensemble unique et inséparable les noms
des deux pharaons, père et fils, et ceux des dieux Amon-Re et Re-Horakhty.
Il s'agit d'un véritable texte théologique-politique, qui recueille
l'engagement idéologique et religieux sur lequel se fonde la naissante
corégence entre père et fils, entre les traditionnels cultes thébains
et la croissante dévotion aux cultes solaires [87]. Sans doute, la scène génerale représente Amenhotep
IV en adorant son Père Amenhotep III divinisé dans sa fête jubilaire,
et assimilé au dieu Sokar (aspect nocturne du soleil). Voilà donc, un
des documents les plus importants existents dans la nécropole thèbaine
pour vérifier l'existence de la corégence entre les deux souverains. En
ce qui concerne les représentations Jubilaires d'Amenhotep III il faut
souligner qu'on peut y trouver encore une fois la scène du pharaon en
recevant des cadeaux dans le "Lieu de l'Audience" si souvent réproduit
parmi les thèmes décoratifs des tombes que nous sommes en train d'étudier.
Comme d'habitude, le roi porte la couronne Kheperesh, assis dans un trône
avec les sceptres Heka et Nehaha, sous une espèce de baldaquin dans un
kiosque, avec un frise de cobras et les Neuf Arcs à la base de la représentation.
On dirait que le dessinateur de l'ensemble aurait été le même qui conçut
une scène identique dans la tombe d'Amenemhat Surero. En plus, le texte
inscrit sur la figure de Kheruef a une composition identique à celui du
même endroit dans la tombe de Surero[88]. Urk.
IV, 1859, ,7-13. "Des
oeuvres qu'on a fait et placé
en présence royale pour être vues par le dieu bon, des beaux travaux
comme Sa Majesté a ordonné et désiré de faire; maintenant, le Maître
des Deux Terres se réjouit de l'execution de grands et magnifiques
monuments; sa maison est ornée d'electrum et de toute sorte de pots
sans limite et ils sont plus nombreux de ce qu'on avait consigné dans
les écrits; le pectoral et le collier Usekh, fini avec lapis-lazuli et
avec toutes les pierres somptueuses et nobles, des merveilles
qu'on n'avait pas fait
auparavant." À
notre avis, la date de l'an 37, incluse dans la moitié nord du mur
ouest de la cour, est un post-scriptum (étant donnée la dimension des
colonnes où l'on recueille ces données, qui est à peu près la moitié
de la largeur des autres) ajouté par ordre de Kheruef comme précipité
complément des oeuvres qui étaient paralysées dès une date postérieur
à l'an 31 d'Amenhotep III. Les scènes jubilaires représentent toutes
le premier festival Sed de l'an 30, qui était le principal motif prévu
d'avance (deux ans avant) qui décorerait la tombe de Kheruef. L'arrêt
des oeuvres qui, comme on voit, furent paralysées après l'application
de la peinture dans la partie inférieure de la moitié nord du mur
ouest de la cour, ayant laissé le reste des reliefs de ce mur avec
l'enduit ou le support pour recevoir la peinture, nous montre qu'il dut
arriver quelque événement pour produire cet effet. Nous proposons
comme date de cet arrêt, celle de l'an 34 d'Amenhotep III (la célébration
du deuxième jubilé) qui, d'après la thèse de la longue corégence,
coïnciderait avec l'an 6/7 d'Akhenaten[89].
Nous savons en outre, que le présumé directeur de ces oeuvres, Sa-Mut,
disparaît après la célébration du deuxième jubilé de l'an 34, peut-être
cessé ou poursuivi.[90] Les
poursuites de la mémoire qui apparaissent dans la tombe et qui furent
patiemment étudiées par Nims[91]
montrent, à travers de différentes sortes d'instruments utilisés pour
détruire les reliefs et les inscriptions, que quelques unes eurent lieu
dans le temps d'Akhenaten, tandis que les autres sont imputables à l'époque
ramesside. Parmi les destructions produites à l'époque d'Akhenaten on
peut trouver le nom d'Amon et le pluriel du mot dieu, nom, titres et
inscriptions de Kheruef, les deux prêtres de Ptah qui dressent le
pilier Dyed et le texte acrostiche (voici une donnée très importante).
Les poursuites de la mémoire et les inscriptions réalisées dans
certaines tombes montrent une façon d'agir parfaitement définie, qui
va plus loin que la simple recherche des noms pour les effacer. Nous
croyons qu'il s'agit d'une épuration sectatrice contre des personnages
d'haut relief qui ont participé dans les Jubilés d'Amenhotep III. CONCLUSIONS a)
Les quattre tombes analysées ont en commun la technique du haut relief
(réalisé par un équipe de travail pour les représentations
d'Amenhotep III et ses jubilés) ensemble avec celle du relief en creux
(réalisé par un autre équipe différent pour les représentations
d'Amenhotep IV). b)
Les quattre tombes recueillent la réitérative représentation du
"Lieu de la Grande Audience" d'Amenhotep III à ses courtisans.
Cet endroit pourrait bien être le pavillon dont les restes furent trouvés
par la mission nipponne de l'Université de Waseda, à Kom el Samak[92],
au sud de Malkata. Ces scènes représentent une des cérémonies (l'initiale
peut-être) du Jubilé de l'an 30 d'Amenhotep III. c)
Trois des quattre tombes appartiennent à des fonctionnaires liés par
leurs mères ou leur épouse à la personne du roi, étant donné que
ces dames étaient des "Concubines royales" ou "Ornement
royal". d)
Toutes les tombes montrent des signes de poursuites du souvenir de leur
maîtres réalisées, selon nous croyons, en différentes occasions, coïncidant
avec différents événements de changement dans la théologie atonienne. e)
Tous les maîtres des tombes étudiées prirent partie très activement
dans les cérémonies du premier jubilé d'Amenhotep III. f)
La décoration et construction des quattre tombes semblent avoir été
dirigées par la même personne, soit Sa-Mut soit une autre. g)
Conséquemment, la présence de restes ou indications des deux
souverains dans, au moins, trois des quattre tombes, pourrait s'étendre
dans les autres tombes comme une épreuve certaine de l'existence de la
corégence entre père et fils. h)
Cette corégence aurait commencé en l'an 28 d'Amenhotep III et aurait
duré jusqu'à l'an 38/39 de ce roi. i)
Les quattre tombes furent construites pendant la "période thèbaine"
d'Amenhotep IV et on arrêta leur oeuvre décorative dès lors que leur
maîtres tombèrent en disgrâce, quelques uns à partir de l'an 30/31
et des autres à partir de l'an 37 d'Amenhotep III. Par conséquent, la
poursuite dut se réaliser au minimun en deux vagues. En tout cas, après
l'an 34, on arrête les oeuvres dans la nécropole. j)
Pour le laps de temps entre l'an 28 et le 38 d'Amenhotep III, nous
proposons la suivante chronologie simultanée de la corégence:
La
période thèbaine d'Amenhotep IV est le moment du commencement de la
crise qui aboutira dans la rupture de El Amarna. C'est donc, une pèriode
dont l'investigation resulte prioritaire pour pouvoir comprendre le mond
d'Akhet-Aten et le dit procès Amarnique dans sa véritable dimension.
Si l'on n'approfondit pas dans la reconstitution de ce laps de cinq ans,
on ne comprendra ni la situation d'affaiblissement et de décadence de
la dernière décennie du règne d'Amenhotep III, ni la propre
involution de la rupture atonienne qui, à son tour, sera le point
algide de la crise du Nouvel Empire Egyptien. Voilà pourquoi notre intérêt
dans l'investigation de cette période à travers les données archéologiques
procurées par les monuments thébains, un étude plus approfondi dont
ce travail fait partie. [1]Voir
à titre d'illustration R.HARI,
dans Un nouvel élément de la corégence d'Amenophis III et
d'Akhenaten. Chronique
d'Egypte, 102, 1976, 252-260. W.J.MURNANE,
dans "Ancient Egyptian Corregencies" Studies in Ancient
Oriental Civilization nº 4, 1977, 123-169. D.B.REDFORD, dans "History
and Chronology of the Eighteenth Dynasty of Egypt". Toronto.
1967 [4]Voir
JEA 45, 1959, 19-33 et JNES XVIII, 1959, 116-120. Voir
aussi "Akhenaten, Pharaoh of Egypt. A new study." 1968. [7]J'ai
visité et étudié en détail les tombes ouvertes au public (la TT
55, la TT 57 et la TT 192) pendant mes sejours à Luxor dans les ans
1978, 1979, 1981, 1982, 1984, 1986, 1987, 1989, 1990 et 1991. En
ce qui concerne la TT48, étant actuellement inaccessible, je l'ai
étudiée à travers de la publication de S. Söderbergh dans "Four
Eighteenth Dynasty Tombs" Oxford, 1957. [8]
Martín Valentín, F.J. En torno a la tumba de Ramose (nº 55 de
Sheikh Abd el Gurnah)
Aegyptiaca Complutensia, 1, 1991, 57-58. et La tumba de Kheruef
(TT192). Indicios de una corregencia.Bulletin de l'Association
Espagnole d'Egyptologie (BAEDE), 3, 1991, 213. [12]
En fait, ce fragment n'est pas recueilli dans le recensement de la
statuaire royale de Thutmosis IV par Betsy dans sa magnifique oeuvre
"The Reign of Thutmose IV". Baltimore 1991, Appendix II,
211-213. [13] [13]
Säve-Söderbergh.-Op. Cit. 1957, 34. Dans la note 4 on consigne des
données d'accord avec une lettre de Davies à Lythgoe du 24
septembre 1915. D'après ceux-ci, dans la liste des objets embarqués
dans le S.S.Arabic, on mentionne des "Fragments de bracelet
avec des travaux de pâte vernissée au feu avec
et
en travail de hiérogliphes". Quoique Säve-Söderbergh
se plaigne sur le fait qu'on n'a pas clarifié ce sujet, il est évident
que le seul "Fils Royal Amenhotep" ne serait que Amenhotep
IV qui, ayant son nom dans le cartouche royal, était déjà considéré
le souverain régnant. Il dit aussi que, si cette interprétation
est correcte, elle serait la seule évidence pour prouver que Surero
a vécu pendant le règne d'Amenhotep IV.
[17]
Säve-Söderbergh.- Op.Cit. 1957, 35. Il
faut signaler que le maître de la TT 192, Kheruef, fut le fils de
Ruiu, qui porta aussi le titre de "Concubine royale". Voir
Labib Habachi dans "The tomb of Kheruef. Theban Tomb 192",
Vol. 102, Oriental Institute Publications (The University of
Chicago), 25 et note 55. [18]
On lui connait les titres de "Intendant du bétail d'Amon",
"Intendant des vaches d'Amon", "Intendant des champs
d'Amon", "Intendant des maîtres d'Amon", "Divin
trésor d'Amon", "Prophète des Ennéades" (Celui qui
possède) le secret des mots divins". Mais les plus importants
se rapportaient au service personnel du roi. C'étaient: "Grand
Majordome du Roi", "Scribe royal", "Celui qui
est à la tête du Roi", "Porteur du flabellum à droite
du Roi", "Chef de la maison du matin", "Chef de
la maison de l'embaumement", "Grand Chef de la maison du
Roi", (Celui qui possède) les secrets de la maison royale",
"Intendant des cornes, sabots et plumes". Säve-Söderbergh.
Op. Cit., 1957, 35-36. [20]
Säve-Söderbergh, Op.Cit. 1957, 36. Après l'an 30 d'Amenhotep III
on peut trouver pas mal de documents sur les malheurs des maîtres
des TT 55, Ramosé, 57, Khaemkhat et 192, Kheruef. [21]
Très probablèment le demi-frère de Ramose, et en tout cas, son
beau-père. Voir Martín Valentín, F.J., Op. Cit.
(Aegyptiaca Complutensia I), 1991, 60-61. [22]
Ce même texte est inscrit dans la TT 192 de Kheruef. Voir
Urk.IV.1859, 7-20. "The Tomb of Kheruef". Op. Cit. 1980,
Pl. 47. [24]
"The Tomb of Kheruef" , Op. Cit.
1980, Pl. 51. Etant donné qu'il n'y a pas un texte qui légitime
l'interprétation de S.
Söderbergh, il semble prudent établir des parallèles avec la TT
192. D'autre part, S. Söderbergh
lit les restes du texte existant derrière Surero comme: "....
en apportant les oeuvres et en les mettant devant la présence (royale)
pour l'inspection du dieu bon...". Il
traduit le terme
m3w par
"Inspection", en admettant aussi l'acception de "aspect,
apparition" (Neferhotep, 8; Ebers Med. Papyrus, 107, 16,
etc...). De
cette façon, le texte en question resterait
mt r m3w n ntr
nfr "
.... devant la présence (royale)pendant l'apparition du dieu bon..". [27]
Voir R. Hari. Op. Cit., 1976, 256-257 et Figure 1. Il s'agit de la
représentation d' Amenhotep III et d' Amenhotep IV, dans le "Sanctuaire"
du Temple de Luxor, Salle XIX (X de Daressy), face Nord-ouest. Hari
conclut que les deux représentations de différente taille et avec
des peaux de panthère signifient l'évidence d'une corégence entre
les deux souverains. [31]
Davies N. de G.- "The Tomb of the Vizier Ramose". 1941.
Martín Valentín F.J.- En torno a la tumba de
Ramose (nº 55 de Sheikh Abd El Gurnah). E.
Complutensia, 1991, 57-69. [32]
Stuart´s Tomb. Porter & Moss." Topographical Bibliography...",
Tome I, partie I. (Private Tombs). [35]
Le même cas des mères de Surero et Kheruef.Ce titre indique une
intime relation avec la Maison Royale. [36]
A ce qu'il paraît, il était le cousin de Ramosé, c'est-à-dire,
le fils de Heby, frère de Neby, père de Ramosé. Il porta des
titres très importants, comme celui de "Directeur des fêtes
de Ptah-au-Sud-de-Son-Mur et de tous les Dieux du Mur Blanc",
"Chef des Travaux dans le Temple de Ptah", "Directeur
des Prêtres dans le Temple de Sekhmet" et "Scribe royal
des recrues". Davies.-Op.
Cit. 1941, 44 et Urk. IV, 1955, 1811-1812. [37]
Varille,
A.- "Inscriptions Concernants l'Architecte Amenhotep fils de
Hapou" IFAO B. d'Étude XLIV, 1968, 126. Davies
pense qu'un ancêtre inconnu du Nord pu être le père de Heby, Hapu
et Neby, qui se marièrent respectivement avec Tutuya,
Atu et Ipuia. D'après
cette idée, Amenhotep (Majordome royal à Menfis), Amenhotep fils
de Hapu et Ramosé, seraient
les
fils respectifs des précédents. Finalement,
Ramosé se maria avec MeritPtah, fille de son cousin Amenhotep.
Davies, Op. Cit. 1941, 1. [39]
Lefévre, G. - "Histoire des Grands Prêtres d'Amon de
Karnak...", 1929, 101. Davies pense que "son prédécesseur
dans le Vizirat fut Amenhotep, qui exerça son charge, au minimum,
jusqu'à l'an 31, et peut-être jusqu'à l'an 35 d'Amenhotep
III..." Op. Cit. 1941, 1. Cependant, nous pensons que Amenhotep
fut le successeur de Ramosé et non au contraire. Martín Valentín,
F.J.- Op. Cit. 1991 (Aegyptiaca Complutensia) 64-65. [43]
Voir le texte de la stèle nº 138 du British Museum qui reproduit
le décret royal
de la fondation du Temple funéraire d'Amenhotep fils de Hapu. [44]
Il faut écarter qu'il puisse suivre Akhenaten en El Amarna, car il
n'y a aucune nouvelle de Ramosé dans la nouvelle ville. Là
on nomma Nakht Vizir du
Sud. Voir
Martín Valentín, F.J.- Op. Cit.
1991 (Aegyptiaca Complutensia I), 66. [46]
Aldred. C.- Op. Cit. 1968, note 21. Aldred signale le fait que, dans
la pursuite atonienne qui souffrit la tombe de Ramosé, on ait abîmé
le nom de la Déesse Mut, épouse d'Amon, sans cependant avoir abîmé
l'image de Sa-Mut, ce qui prouve que quelque personne d'importance
put protéger ce personnage. [48]
Dans le registre des offrandes du mur sudest de la Chapelle, on lit
le texte suivan
swAH.f
Nb. MAa.t
Ra di anx; "...
il (Amon-Re) fait que NebMaet Re, doué de vie, demeure ... ".
(Urk. IV, 1778, 3). Le texte fait clairement allusion à Amenhotep
III, regnant et bien vivant. Voilà
donc, une claire évidence documentaire de la corégence avec son
fils, représenté comme le pharaon régnant quelques métres plus
avant, dans le mur ouest de la même salle. (Porter
et Moss. Op. Cit. (7). 109 et (13), 110). [51]
Varille, A.- Op. Cit. 1968, Texte nº 56, 123. Dans ce cas, je ne
suis pas d'accord avec la traduction que Varille a fait du mot sn
comme "collègue".
Je crois que ce serait plutôt "frère, familier", quoique
dans le sens large (Wb, IV, 150, 3.1) [52]
Comme Varille indique, (Op. Cit. 1968, 123, note 5), il est intéressant
signaler que la décoration de ce mur est postérieur à l'an 31
d'Amenhotep III, étant donnée l'inclusion d'Amenhotep, fils de
Hapu, comme "justifié de la nécropole". Cependant, il
semble plus précis considérer qu'elle a pu être décorée dans le
même an 30 d'Amenhotep III, car à ce qu'il paraît, Ramosé
put disparaître avant l'an 30 (voir ci-dessus note 43) et
probablement il a été enseveli dans sa tombe entre
l'an 30/31. [55]
Le
document plus
tardivement daté qu'on connaît du règne d'Amenhotep est la jarre
originaire de Malkata, datée en l'an 38 du roi. Metropolitan
Museum of Art of New York, Rogers Fund, 1917, nº 17.10.2. [58]
Voir le relief de l'an I, (Louvre E. 13482). Aussi "The Tomb of
Kheruef...", Op. Cit. 1980, Pl. 8; linteau d'entrée au couloir
d'accès à la cour et le bloc du temple d'Aten à Karnak (Musée de
Berlin nº 2072). Cependant,
Vandersleyen (Op. Cit. 1988, 23) pense que "physiquement, cet
Amenhotep IV classique se distingue des Amenhotep III par le tracé
du torse: sa poitrine est plus saillante, plus oblique, et le ventre
est plus bombé, ce qui est le prélude de l'étranglement de la
taille, qui sera caractéristique du style d'Amarna." Bref,
nous pensons que les mêmes artisans que travaillaient en l'an 30/31
d'Amenhotep III dans les représentations jubilaires du père, taillèrent
l'éffigie d'Amenhotep IV que nous avons commenté. Il
s'agit, donc, d'un Amenhotep IV corégent. [61]
À propos du Jubilé d'Aten, voir C. Aldred "Akhenaten King of
Egypt", 1988, 264. Voir aussi Gohary, J.- "Akhenaten's
Sed-Festival at Karnak", 1992. [62]
Cette tombe n'a pas été publiée dans toute sa grandeur. Loret, V.
"La tombe de Khâ-em-hâ" en Memoires publiées par les
Membres de la Mission archéologique française au Caire, 113-132;
Mond, R. en ASAE VI (1905), 66-67 et Lepsius Denkmäler, III, 283. Nous
utiliserons comme référence Porter et Moss, Op. Cit. 113-119. [67]
Voir en ORIENTAL INSTITUTE PUBLICATIONS. "The Tomb of Kheruef.
Theban Tomb 192". V.V.A.A., Vol. 102 (The University of Chicago
1980). Comme antécédents, on consultera: Fakhry A.- A Note on
the Tomb of Kheruef at Thebes ASAE 42 (1943), 448-508. et
Habachi L.-Clearance of the Tomb of Kheruef at Thebes (1957-1958)
ASAE 55 (1958), 325-350. A
propos de ce travail, voir aussi Martín Valentín, F.J.- La
Tumba de Kheruef (TT192). "Indicios de una corregencia".
BAEDE
3 (1991), 213-140. [69]
Deux statues trouvées dans sa tombe, une autre dans le Musée de
Berlin (nº 2293); le fragment (C.M. 897), trouvé à Bubastis;
trois sceaux de jarres du Premier et du Deuxième Jubilés
d'Amenhotep III, deux grafitti dans la région d'Assuan; une statue
stèlophore (University Museum of Philadelphia, nº E. 2988). Un
cône funéraire et un fragment d'un autre (Macadam et Davies).- "A
Corpus of Inscribed Egyptian Funerary Cones" - 1957, nº 140 et
175 et une bouteille en bronze dans le Metropolitan Museum of Arts
of New York, trouvée en Assuan. |